
Je viens d’Angleterre aujourd’hui. Je veux vous rassurer, je ne suis pas ici pour défendre le système de la justice en Angleterre.
Je représente deux organisations : United Against Terror et le Manifeste de Euston. Nous sommes une coalition d’individus de tendances politiques différentes de la société civile, mais qui sont d’accord sur une analyse commune de notre situation et sur la reconnaissance que nous devons faire face à un problème, une menace nouvelle qui est le problème d’un terrorisme global inspiré d’une idéologie spécifique : l’islamisme.
Et qu’est ce que c’est que cette idéologie ? Qu’est-ce que ces idéologues croient ?
Premièrement : ennemis jurés de la démocratie, ils haïssent la démocratie.
Deuxièmement ce sont les ennemis jurés des libertés individuelles et aussi des libertés des groupes qu’ils haïssent.
Troisièmement c’est une idéologie contre l’égalité, ce sont des ennemis jurés surtout de l’égalité hommes et femmes. Il s’agit d’une idéologie antisémite, c’est une idéologie homophobe, une idéologie intolérante, totalitaire et enfin une idéologie de mort.
Ils ne peuvent tolérer aucune opposition, aucune source de pouvoir indépendant dans l’État, pas dans la vie politique, pas dans la vie publique, dans la société, et même dans la vie privée. Ils veulent contrôler les mœurs, les vêtements, la conduite, les mouvements et même la pensée des individus même dans leur vie privée. Ce sont des éléments nouveaux mais aussi beaucoup des éléments anciens de cette idéologie dont Pierre Cassen a parlé ce matin, le fascisme. Et c’est bien le fascisme d’aujourd’hui.
Pourquoi ? Parce que c’est une combinaison des idées archaïques, le racisme, le califat et certains aspects de la modernité, coupés des valeurs modernes et démocratiques.
Dans cette idéologie il y a une exaltation de la violence. C’est une idéologie monolithique. Tous ces mouvements ont leur leader incontesté, soi-disant charismatique comme Nasrallah ou Ben Laden. C’est une idéologie antisémite qu’ils prônent contre l’égalité et qui utilise systématiquement la terreur.
La différence entre le fascisme de l’islamisme et le fascisme des années 30, c’est seulement la spécificité de la différence archaïque : au lieu d’une forêt teutonique, c’est celle du califat du VIIe siècle. Mais bien sûr ce n’est pas seulement une idéologie : comme ces idéologues fascistes des années 30, ils passent à l’action, par des actes choquants, terrifiants, atroces. Dans mon pays, la Grande-Bretagne, nous avons subi les bombes de juillet il y a deux ans et puis les attentats cette années à Londres et à Glasgow, ce sont beaucoup d’attentats qui ont avorté au dernier moment.
Le but central de tous ces actes était de tuer, de tuer autant de gens que possible et autant de civils que possible, ce sont toujours les civils qui sont leur cible car la violence, la tuerie, la terreur, c’est central à cette idéologie.
Pourquoi ? Pour trois raisons :
Premièrement : car on ne peut pas convaincre des hommes, de femmes de renoncer volontairement à leurs droits qu’ils ou elles ont mis longtemps à obtenir dans notre société moderne et démocratique.
Deuxièmement : car ces gens, ces terroristes, aiment la violence, ils aiment la tuerie, ils aiment… La mort
Troisièmement : car il y a une cruauté essentielle. Le film sur la mort de Daniel Pearl a montré la cruauté, le sadisme essentiel de cette idéologie.
Contre ces idéologues, ces fanatiques, ces terroristes, il faut constater que nous avons beaucoup de problèmes. Un problème nouveau car il y a un obstacle sérieux pour les partis de gauche – surtout la gauche – mais pas seulement. La société occidentale traverse une crise immense, pas seulement une crise électorale, mais une crise morale et politique. Elle a plusieurs aspects, elle est composée de beaucoup de bêtises, de la bêtise de l’ancien impérialisme, de l’antiaméricanisme, la bêtise de l’anti-sionisme, qui est devenu pour beaucoup de l’antisémitisme encore une fois, et ces bêtises forment un cocktail toxique de bêtises.
Comment surmonter, comment vaincre ces bêtises, ces obstacles ? Il faut insister encore sur certaines valeurs, des valeurs fondamentales, des droits humains universels. Il faut construire un mouvement d’en bas, ce qu’on appelle ici, avec beaucoup de raison, la société civile car c’est la société civile qui est menacée, c’est la société civile qu’ils veulent tuer.
La société civile est une idée très importante historiquement. L’idée provient d’une lutte contre le totalitarisme de l’est, une lutte qui a réussi à renverser cette idéologie. La société civile est une mobilisation d’en bas, un mouvement d’ en bas, y compris les partis mais pas fondamentalement les partis. C’est un mouvement à la fois national et international et la dimension internationale est très importante pour nous tous aujourd’hui car la menace terroriste ne frappe pas seulement dans un pays mais déjà dans plusieurs pays dont les États-Unis et la Grande-Bretagne, Israël, l’Algérie, l’Espagne, l’Allemagne, l’Indonésie et l’Irak.
Il faut lutter contre cette menace internationale avec un mouvement international, nous en avons les moyens. Nous avons des publications, on peut traduire nos publications d’un pays à l’autre, on peut avoir des réunions et des conférences comme cette conférence d’aujourd’hui et comme une conférence que nous aurons prochainement, une conférence à Londres, organisée par le Manifeste de Euston.
Nous devons avoir une réponse immédiate et internationale à chaque atrocité, exprimant la solidarité entre nous tous dans une société qui est menacée globalement, au lieu des apologies dégoûtantes qu’on trouve. Cette réponse doit être internationale et je dois insister sur ce fait de lutter contre une menace internationale : l’islamisme terroriste. Ils ont un réseau international, ils ont un système financier international, une idéologie globale, notre réponse doit être aussi globale et c’est pour cela que je suis très heureux d’être ici à cette conférence
C’est une lutte globale parce que les valeurs que nous défendons tous sont des valeurs universelles, ce sont des valeurs humaines, ce sont les droits humains, les droits de l’homme, les droits des femmes, universels partout non seulement en Occident mais en Algérie, en Iraq, en Indonésie… Ce sont des valeurs universelles de tous les citoyens du monde, l’islamisme et la terreur qu’il inspire ne reconnaît pas ces droits humains et veut abolir ces droits.
Dans chaque pays, dans chaque région, dans chaque communauté où ils ont obtenu le pouvoir, ils ont aboli ces droits et ont imposé un pouvoir totalitaire fasciste sur les hommes et les femmes. Nous ne pouvons pas rester immobiles, passifs dans cette situation qui devient de plus en plus grave, il faut que nous réunissions nos forces, que nous rassemblions des gens, autant de gens que possible, dans un mouvement d’en bas, dans la Société Civile.
C’est dans la société civile que réside notre force et c’est avec la société civile et avec cette force que nous pouvons vaincre.