Tout recul, à Lille ou à Ankara, de l’offensive islamiste est un progrès pour l’humanité

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L’onde de choc du jugement de Lille continue de traverser la société française. 73 % de nos concitoyens se déclarent indignés qu’en France, au XXIe siècle, on puisse encore annuler un mariage pour cause de non-virginité, et procéder à cette sordide cérémonie du drap blanc. Malgré les discours édulcorants des habituels Tartuffe, cherchant à nier la responsabilité de l’islam dans cette affaire, les faits sont accablants. Le mari avait trente ans, était ingénieur, et récemment converti à l’islam. Qu’on ne vienne pas nous dire que c’est le poids des traditions, et pas la religion ! Qu’on ne vienne pas nous dire que c’est le méchant islamisme, et pas le gentil islam !

Le mouvement Ni Putes Ni Soumises, présidé aujourd’hui par Sihem Habchi, impulse une pétition, « Ni Vierges, Ni Soumises (1), qui est signée avec une belle unanimité par l’ensemble de la classe politique et associative. Espérons qu’on retrouvera cette belle unanimité sur d’autres dossiers semblables, quand il faudra défendre la République et le droit des femmes contre la charia.

Une autre bonne nouvelle nous vient de Turquie. La Cour constitutionnelle a invalidé la décision du gouvernement islamiste turc, autorisant le voile à l’université (2). Le bras de fer entre les laïques et le gouvernement continue donc. Cette bataille nous concerne tous, partout où l’offensive islamiste subit un recul, c’est un progrès pour l’humanité. Faut-il faire encore remarquer qu’en France, le voile est scandaleusement autorisé à l’université, dans un lieu où on délivre des diplômes nationaux. Cela non seulement n’a pas l’air d’émouvoir grand monde dans le milieu laïque. On se souvient pourtant que le philosophe Henri Pena Ruiz avait demandé à la commission Stasi l’extension de la loi du 15 mars 2004 à l’université, comme le rappelait Pierre Baracca (3). Mais, sous le prétexte que l’université reçoit des adultes, des associations laïques, influencées par d’autres philosophes, s’opposent à cette revendication, sous le prétexte surprenant que l’université est fréquentée par des adultes ayant donc fait librement leur choix ! Faut-il rappeler qu’une femme peut passer le baccalauréat voilée ? Faut-il rappeler que dans les écoles musulmanes, les jeunes filles, mineures, sont très majoritairement voilées ? (4)

Les dignitaires religieux musulmans continuent de multiplier, en France et en Europe, leur pression pour communautariser les sociétés démocratiques, et imposer ses particularismes. Offensive du voile, même chez des mineures de plus en plus jeunes, apparition de plus en plus nombreuses de burkas, exigence de dérogations alimentaires dans les cantines scolaires, multiplication de demandes de constructions de mosquées, requêtes pour des salles de prière dans les universités, comme à Antony, d’écoles privées confessionnelles, écoles coraniques endoctrinant les enfants de plus en plus jeunes, discours puritain sur la virginité des jeunes filles, ouverture de commerces communautaristes, ne servant pas d’alcool, ni de charcuterie, et seulement de la viande halal, remise en cause du droit au blasphème, menaces de mort contre les mécréants, pressions judiciaires, comme lors de l’affaire de Fanny Truchelut, etc.

Cette religion est le fer de lance d’une offensive anti-laïque contre la République, pour le plus grand bonheur des autres églises, Vatican en tête, qui espèrent récupérer les fruits de ce travail de sape quotidien. Les premières victimes de cette offensive réactionnaire, en France, en Europe et dans le monde, sont d’abord les ressortissants de culture arabo-musulmane, et surtout les femmes, qui ont besoin de la laïcité, de l’égalité, de la République, pour échapper à l’emprise de chefs religieux qui veulent les enfermer dans leur communauté, avec un discours réactionnaire, obscurantiste et rétrograde.

Ayaan Hirsi Ali et Taslima Nasreen, qui viennent toutes deux de recevoir le prix Simone de Beauvoir, n’hésitent pas à attaquer les causes du mal, sa racine : l’islam, le Coran et son prophète.

Mais d’autres voix s’élèvent aussi ailleurs. En Allemagne, Mina Ahadi, que nous avons eu le plaisir de rencontrer, en France, en 2005, avec la militante féministe canadienne Homa Arjomand, mène un combat courageux, pour avoir le droit de ne plus se dire musulmane, se déclarer athée (5), ou changer de religion. Insupportable pour les fascistes islamistes ! Mina, tout comme Ayaan, Taslima, ou, en France, Mohamed Sifaoui ou Robert Redeker, est menacée de mort, et vit sous protection policière.

Que dire du discours de la formidable Wafa Sultan (6), si ce n’est qu’il est digne des plus beaux discours de ceux qui, tout au long de l’histoire, ont contribué à remettre en cause le poids des religions, en France, dont le catholicisme, en attaquant sans ménagement ses fondements, le payant parfois de leur liberté, voire de leur vie ?

Que se passerait-il, en France, si un laïque courageux et respecté osait écrire ce que dit Wafa Sultan ? Il serait forcément, comme l’a été Houellebecq, qualifié de raciste, et traîné devant les tribunaux, par la coalition du Mrap et de la LDH, de Boubakeur et de la Ligue Islamiste mondiale. Sans doute Nicolas Sarkozy dirait qu’il va falloir légiférer contre l’islamophobie, pour reprendre ses propos d’Alger.

Pourquoi, à de trop rares exceptions, personne n’est-il capable, en France, malgré la forte tradition anti-cléricale, de faire rire publiquement des pratiques obscurantistes des musulmans ? Pourtant, on n’hésite pas à se moquer du Pape (et il ne faudra pas s’en priver en septembre, quand il viendra à Paris). Pourquoi cette incapacité de rire de cette religion, ses Belphégor, ses barbus, son ramadan, ses cinq prières par jour, et autres rites que nous avons le droit de trouver obscurantistes et peu progressistes, tout en respectant la foi des croyants.

Pourquoi, dans les trop rares manifestations laïques ou féministes, jamais un mot contre cette religion, alors qu’on n’hésite pas à dire « Pape, lâche nous les baskets », ou bien « Ah si Marie avait connu l’avortement, on n’aurait pas tous ces emmerdements », voire « Deux planches, trois clous, voilà la solution », pour brocarder les intégristes catholiques ?

Tout simplement parce que les islamistes jouent à merveille du discours victimaire, du chantage au racisme, de la culpabilité post-coloniale et du social (en oubliant de parler des émirs gavés de pétro-dollars) pour que leur offensive ne rencontre pas la résistance qu’elle devrait rencontrer. Et force est de constater que, jusqu’à ce jour, dans toutes les formations politiques, et dans les milieux laïques, cela n’a pas trop mal marché, quand on voit l’ampleur de l’agression islamiste depuis vingt ans, en France, les dégâts qu’elle a occasionnés, et les trop rares réactions qu’elle a engendrées.

Espérons, après l’affaire des caricatures et l’affaire Redeker, que le scandale lillois, et l’indignation populaire qu’il a suscitée, réveilleront des élus locaux et nationaux, souvent davantage soucieux d’acheter la paix sociale et leur future élection que de défendre les principes laïques.

Nous savons que nos positions, sans concession sur l’islam, nous valent injures, quolibets, anathèmes sur certains sites, où on nous qualifie de « racistes ». Comme quoi, parfois, certains enfants de Trotski ou de Bakounine peuvent se comporter comme les émules de Staline. Cela ne nous ébranlera pas. Qu’auraient dit nos apprentis censeurs, à la lecture des propos de ce dangereux islamophobe, forcément « raciste », forcément adepte de la théorie du choc des civilisations, forcément complice de Bush : « Depuis plus de 500 ans, les règles et les théories d’un vieux sheikh arabe, et les interprétations abusives de générations de prêtres crasseux et ignares ont fixé, en Turquie, tous les détails de la loi civile et criminelle. Elles ont réglé la forme de la constitution, les moindres faits et gestes de la vie de chaque citoyen, sa nourriture, ses heures de veille et de sommeil, la coupe de ses vêtements, ce qu’il apprend à l’école, ses coutumes, ses habitudes et jusqu’à ses pensées les plus intimes. L’islam, cette théologie absurde d’un bédouin immoral, est un cadavre putréfié qui empoisonne nos vies. »
Son nom ? Mustapha Kemal, fondateur de la république laïque de Turquie.

Nous aimerions lire de telles audaces, et bien d’autres, dans beaucoup de revues laïques, féministes et sociales, et pas seulement dans Riposte Laïque.

(1) http://www.niputesnisoumises.com/actualite.php?numactu=191

(2) http://tf1.lci.fr/infos/monde/moyen-orient/0,,3870505,00-voile-reste-interdit-universite-.html

(3) http://www.ripostelaique.com/Laicite-a-l-Universite-une.html

(4) http://www.islamlaicite.org/article429.html

(5) http://www.bivouac-id.com/2008/06/04/en-allemagne-le-conseil-des-ex-musulmans-ne-se-taira-pas/

(6) http://www.bivouac-id.com/2008/06/06/exclusif-bivouac-id-wafa-sultan-tire-a-boulets-rouges-sur-lislam-la-nouvelle-video-en-francais/