
Dans le numéro spécial week-end, je faisais le parallèle, accablant, entre le courage de Wafa Sultan et de Geert Wilders, et la complicité du président de la République, mais aussi des deux principales dirigeantes du PS, face à la montée du communautarisme, et l’offensive de l’islam (1). Faute de place, je n’ai pas suffisamment développé l’état de l’ensemble de la classe politique française, et son attitude, devant les revendications multiples et incessantes des sympathiques disciples du prophète.
A tout seigneur tout honneur, commençons par Nicolas Sarkozy. Fidèle à lui-même, il est le roi du double discours. Il réussit à se faire siffler, à Pâques 2003, au congrès de l’UOIF, quand il a l’audace de dire, devant les barbus d’un côté, une allée séparatrice, et les voilées de l’autre, qu’une citoyenne doit retirer son voile quand elle se fait prendre en photo pour une pièce d’identité. Bronca et sifflets de dix minutes ! Mais, dans le même temps, il leur a concédé des revendications communautaristes, telles les carrés musulmans dans les cimetières (2), et surtout, il offre sur un plateau le Conseil Français du Culte Musulman aux disciples des Frères musulmans, l’UOIF. De plus, dans son livre, « La République, la religion, l’espérance », il exprime sa conception d’une société qui tourne le dos à la séparation du religieux et du politique, au nom du toilettage de la loi de 1905.
Pour réintroduire les Eglises dans le jeu politique, il victimise sans arrêt l’islam, considéré comme religion défavorisée, en France. Cela ne l’empêche pas, le temps d’une campagne, de soutenir de manière spectaculaire Charlie Hebdo lors de l’affaire des caricatures. Mais une fois élu, il emmène à Alger le recteur liberticide Boubakeur, celui qui a approuvé la fatwa contre Salman Rushdie, et a traîné Charlie Hebdo devant les tribunaux. Et bien sûr, il multiplie les amalgames entre antisémitisme et islamophobie. Il a des mots très durs contre l’intégrisme islamiste en Afghanistan, pour justifier l’envoi de troupes françaises, et satisfaire la demande américaine. Mais il cède en France à toutes les pressions des admirateurs des Talibans et des tenants du communautarisme islamique
Rien à attendre de ce président qui a surfé, pour se faire élire, sur le thème de l’identité nationale et des valeurs de la République, pour mieux les bafouer, une fois élu, et favoriser la construction politique et sociétale de l’Europe libérale. Rien à attendre de l’UMP, où certains députés, tel Roubaud, ont osé déposer un projet de loi réintroduisant le délit de blasphème, où un Serge Dassault a mis la main à la poche pour financer la mosquée de Corbeil, et accessoirement acheter son élection, où un Grosdidier veut élargir le statut d’Alsace-Moselle à la religion musulmane, quand un Gaudin ou un Juppé offrent, avec nos sous, des terrains préparant la construction de méga-mosquées dans leur ville. Et Alliot-Marie, et Boutin…
Le Parti socialiste, qui devrait incarner, dans l’héritage de son histoire, le combat laïque, ne vaut pas plus cher. Les lecteurs de notre journal connaissent par cœur les exploits des deux égéries, Martine et Ségolène. Bertrand Delanoë se prépare à mettre 20 millions d’euros sur la table pour construire une nouvelle mosquée parisienne, déguisée en lieu culturel, bien sûr (3). Notre collaboratrice Christine Tasin a épinglé le maire socialiste de Rochefort, qui a offert un terrain de 1100 mètres carrés à une association musulmane, pour le prix de 50 euros par an ! Un exemple parmi tant d’autres des pratiques de nombreux élus territoriaux socialistes, véritables petits féodaux aux prébendes multiples, qui ont érigé la demande communautariste islamique au rang de politique de leur ville.
Certes, ce parti a voté massivement la loi contre les signes religieux, le 15 mars 2004, et ne s’est pas ridiculisé en défilant avec les fous d’Allah, lors du conflit de Gaza, contrairement à d’autres composantes de la gauche. Mais il n’est plus capable, aujourd’hui, miné par des querelles internes, rongé par trente ans de discours compassionnels, de mener la contre-offensive que le peuple attend de ses dirigeants, face à la montée de l’islam. L’interview grotesque accordée par un maire-adjoint socialiste, Lucien Fontaine (4), et parallèlement la mise à l’écart d’un Malek Boutih, porteur d’un vrai discours républicain, résume mieux que de longs discours la décrépitude du PS.
Le Modem, et Bayrou ? Typiquement centriste, roi du double discours. Côté cour, je rassure les laïques, et je prends Corinne Lepage, au discours exemplaire. Côté jardin, je prends l’ancien champion olympique de judo Djamel Bouras, en faisant semblant d’oublier que c’est un vrai militant islamiste, qui a combattu la loi contre les signes religieux à l’école, a soutenu l’offensive de la télévision Al-Manar. François Bayrou est le seul candidat aux présidentielles qui a été, personnellement, physiquement, dans un meeting de l’UAM 93, avant les présidentielles. Il ne pouvait ignorer que cette association a organisé une manifestation inquiétante, lors du procès de Charlie Hebdo, réclamant la réintroduction du délit de blasphème.
Chevènement ? On aurait pu attendre de ce républicain une vigilance particulière. C’est pourtant ce ministre de l’Intérieur qui a cané devant les islamistes, lors de la création du CFCM, acceptant, à leur demande, dans la charte, de retirer la notion d’apostat, les fondamentalistes islamistes ne voulaient pas entendre parler de droit de changer de religion, voire de se dire athée. Les conditions dans lesquelles il a permis la construction de la mosquée de Belfort ne plaident pas non plus en la faveur du président du MRC (5).
Passons rapidement sur les Verts, foyer d’accueil des islamistes pour y mener leur infiltration de la classe politique française. Roubaix a constitué un laboratoire intéressant pour eux, avec Siham Andalouci, Slimane Tir et autres amis de Tariq Ramadan (6). Noël Mamère a accueilli les jeunes filles voilées, qui, en 2004, pleurnichaient parce qu’on allait faire une loi raciste sur les signes religieux à l’école, qui allait offenser leur pudeur. Quant à Lipietz, il soutenait les sœurs Levy à Aubervilliers. Les efforts méritoires de quelques laïques, regroupés au sein de Lea (Laicité Ecologie Association) ne peuvent faire oublier le nombre d’Indigènes de la République et des soldates de l’islam qui ont su utiliser la porosité communautariste de ce parti pour y imposer leurs thèses.
Le Parti communiste ? S’il était demeuré le parti des classes populaires, nul doute qu’il n’aurait pas à sa tête une Marie-George Buffet, adepte de la laïcité ouverte. S’il cessait de courir après l’extrême gauche, et, à l’instar du député-maire de Vénissieux André Gérin, incarnait le discours laïque et républicain que le peuple appelle de ses vœux, il ferait un peu plus que le score de madame 1,94 %. C’est « grâce » aux communistes si Mouloud Aounit et ses amis ont eu des moyens militants, en étant élus dans les Régions. Ils les ont utilisés pour pilonner sans arrêt la laïcité, et accompagner, chaque fois qu’ils le pouvaient, l’offensive des islamistes. Ne parlons pas des maçons communistes, qui, la truelle à la main, et la larme à l’œil, posent, très fiers d’eux, la première pierre de leur mosquée, et encore moins de ce maire communiste d’Echirolles qui défend le voile d’une de ses conseillères municipales ! Pas étonnant qu’ils aient manifesté main dans la main avec les islamistes, contre les bombardements de Gaza, en occultant toute responsabilité du Hamas !
Les trotskistes ? La LCR, devenue NPA, se distingue depuis longtemps, en France, mais aussi en Grande-Bretagne, par ses amis du SWP, par une complicité de tous les jours avec les islamistes. On se souvient ici des relations privilégiées entre le Hezbollah et des représentants de la LCR, que le romancier Thierry Jonquet avait remarquablement illustrées dans un article paru dans Respublica (7). Besancenot au bras d’une voilée, lors des événements de Gaza, cela résume mieux que de longs discours la dérive des trotskistes d’Allah. Le Parti des Travailleurs, devenu POI, se dit laïque, mais il ne voit que les soutanes du Vatican, et, sans doute atteint d’une cécité sélective, pas du tout les voiles, les burqas et les mosquées. Mais c’est aussi une « cécité intellectuelle » car elle ne leur permet pas de saisir le rôle spécifique dévolu à l’islam par l’église vaticane qui le considère comme sa base avancée pour s’imposer dans l’espace public de l’Europe qui se construit.
Seule Lutte ouvrière, dès 1989, où Arlette avait un discours clair, voyant dans le voile le symbole de l’oppression des femmes, ose dénoncer sans concession la gravité de cette offensive, dans les quartiers populaires.
Et le dernier petit nouveau, à gauche, le Parti de Gauche, de Jean-Luc Mélenchon ? Ce dernier fait partie des rares membres de la classe politique pour qui les mots République et Laïcité veulent encore dire quelque chose. Il a lutté courageusement contre le communautarisme, des régionalistes bretons, corses, basques et autres. Il n’y a pas meilleur que lui pour allumer Sarkozy après son discours de Latran. Mais, à l’instar des lambertistes, avec qui Jean-Luc fit ses premiers pas, il ne voit pas, lui non plus, l’offensive de l’islam en France. Il est capable de parler 80 minutes de la laïcité, et ne pas citer une fois le mot « islam ». Mais lui aussi s’est discrédité, en s’affichant dans des manifestations malsaines où Gaza servait d’exutoire à quelque chose de bien plus profond. Bon courage, malgré tout, aux authentiques laïques qui pensent que c’est dans ce parti qu’on construira quelque chose de nouveau à gauche, où la laïcité et la République seront de nouveau à l’honneur.
Autre petit nouveau, Debout la République (DLR) et Nicolas Dupont-Aignan. Il a, lors de ces européennes, une occasion exceptionnelle. Il a été, jusqu’à ce jour, courageux sur l’Europe, il a quitté l’UMP, il a un discours républicain incontestable, il défend les services publics contre la logique de Bruxelles, il est admis dans les manifestations par les ouvriers de Gaz de France. Mais, jusqu’à ce jour, tout en se réclamant de la laïcité, il n’a pas encore précisé ce qu’il comptait faire pour garantir les principes portés par la loi de 1905 face à une Europe qui détruit notre conception de la laïcité ; il n’a pas davantage explicité sa position sur l’explosion des flux migratoires qui sous-tendent la montée des communautarismes dans notre pays. Il ne s’est pas prononcé véritablement sur la nécessite de faire face au danger que représente pour l’unité de notre République la poussée des communautarismes, en particulier celle du communautarisme islamique. Pourtant, l’exemple de Wilders montre que c’est en parlant clair, pas en édulcorant le discours, qu’on convainc les électeurs.
Villiers, de qui beaucoup de choses nous séparent, a eu le mérite d’être longtemps le seul homme politique à parler clairement contre l’islam. Cela lui a valu de nombreuses railleries, de se faire virer de certaines manifestations, et de se faire, à tort, qualifier de raciste. Son problème est ailleurs : il a un côté aristocrate, et surtout très marqué par ses liens avec les milieux catholiques traditionalistes, et certains combats réactionnaires qu’il a menés, pour que cela marche. Quand il parle laïcité, cela sent quand même un peu trop l’odeur de l’eau bénite, pour que cela puisse séduire massivement une France où l’athéisme progresse de plus en plus, et où on a envie de combattre l’islam au nom des Lumières, et pas au nom de la Bible.
Le Pen et le Front national ? Ce mouvement paraît vraiment à bout de souffle, mais il est sûr qu’il va profiter des silences gênés et pusillanimes de la caste politique dominante face aux problèmes réels posés par l’afflux migratoire et toutes ses conséquences négatives. Il a toujours, lui aussi, été l’adepte du grand écart, et du double discours. « La France aux Français », d’un côté (il devrait demander des droits d’auteur à Domota, qui se prend pour le nouveau roi de Guadeloupe), pour attirer les voix des « souchiens », comme dirait l’inimitable porte-parole des « Indigènes de la République ». Et de l’autre côté, grande complaisance avec Saddam Hussein, et avec le régime iranien, dont il a honoré de sa présence le trentième anniversaire. Sa détestation de l’Etat d’Israël, comme d’ailleurs l’ancien frontiste Alain Soral, lui fait s’acoquiner avec un Dieudonné, et avec toute cette mouvance qui paraît prête, aujourd’hui, à reprendre les vieux slogans antisémites, dans la continuité de l’histoire de l’extrême droite française. Pour cela, ils paraissent prêts à faire un bout de chemin avec l’extrême droite islamiste.
Le mouvement associatif ne vaut pas plus cher que la classe politique. La Halde se ridiculise tous les jours, mais continue, soutenue par l’Elysée, à vouloir imposer à la société française toutes les revendications des islamistes, au nom de la lutte contre les discriminations. Le Mrap et la LDH sont depuis longtemps considérés comme des relais fidèles des prédicateurs, et passent leur vie à traîner devant les tribunaux, en dénaturant le combat anti-raciste, tous ceux qui ont le malheur, telle une Fanny Truchelut, de réagir. Se gobergeant allègrement sur le compte de la ressource publique (11 millions d’euros par an pour les « pantouflards » de la Halde), ils assurent le service après vente des communautaristes de tous bords. Ils font preuve d’un silence assourdissant quand l’identité française (et les valeurs de la République) sont vilipendées, leur silence à propos des discours racistes d’un Domota est pour le moins révélateur. Que dire de la discrétion invraisemblable du Collectif National du Droit des Femmes (CNDF) sur l’offensive de l’islam, du voile et de la burqa ?
Les associations laïques s’agitent lors de la venue du Pape, et regardent ailleurs quand les islamistes multiplient les provocations. Mais, peut-être, si on lit l’interview que nous a accordé le nouveau président de l’ADLPF, Joseph Petitjean, quelques sursauts sont-ils possibles de ce côté-là ?
Alors, tout est-il foutu ? N’y a-t-il donc plus rien à faire ? Heureusement non.
En Europe, outre un Wilders, des signes encourageants apparaissent : à Oslo, le 8 mars, un femme a symboliquement brûlé un hijab (10). En Grande-Bretagne, une manifestation anti-charia a eu un certain succès (11).
En France, il y a enfin des réactions pour que notre pays décide – enfin – de se retirer de la honteuse conférence islamisée de Durban. Il y a un mouvement comme Ni Putes Ni Soumises, qui a le mérite d’exister, et dont la nouvelle présidente, Sihem Habchi, a eu le courage d’inviter Wafa Sultan l’an passé. Il y a surtout, au sein de la population arabo-musulmane, des laïques qui ne veulent pas entendre parler des fous d’Allah, comme le remarquable Mohamed Sifaoui (8), mais aussi notre collaborateur Pascal Hilout, ou notre ami Kebir Jbil, vrai républicain, président de l’Ufal de Strasbourg, ancien président du Mouvement des Maghrébins Laïques de France (9), et combien d’autres, plus discrets, mais tout aussi déterminés à s’intégrer paisiblement sur le territoire français.
Il y a également de vrais militants laïques dans chacun des partis, dans chacune des organisations dont nous avons dénoncé les directions. Il ne faut désespérer de rien. Peut-être un homme, ou une femme politique, voyant que le discours clair d’un Wilders aux Pays-Bas est payant, va-t-il oser le reprendre ? Peut-être, à l’instar de NPNS invitant Wafa Sultan, un député va-t-il avoir le courage d’inviter au Parlement le député hollandais, et permettre une discussion autour de Fitna. Ce serait énorme, on attend avec impatience ce moment, et surtout les réactions que cette invitation susciterait, en France…
Nous ouvrons cette semaine une rubrique « Résistance ». Le citoyen, dans notre conception de la République, a en effet plein de moyens, au quotidien, pour être le grain de sable dans la machine infernale que les élites mettent en place.
Pour mettre cela en pratique, il faut déjà savoir argumenter. Nous avons écrit ce livre « Les Dessous du Voile », (12) à cette fin. Nous voulons qu’il soit un outil pour ceux qui, sans être des militants, en ont assez de se voir traiter de racistes dès qu’ils s’inquiètent de la montée de l’islam. Nous avons « Riposte Laïque » et ses lecteurs qui peuvent être des diffuseurs et des propagandistes permanents, permettant ainsi à nos analyses, à nos arguments, à nos propositions de trouver l’assise nécessaire à leur prise en compte dans la population. Nous sommes en train de gagner la bataille des idées.
Il faut le dire et le redire, malgré les bêtises proférées par le Président de la République, on a le droit de ne pas aimer l’islam, de se défendre contre lui, comme on a le droit (je dirai même le devoir) de ne pas aimer le fascisme. Chacun, de même, à le droit de ne pas aimer le communisme, l’athéisme, le catholicisme ou tout autre doctrine. C’est cela la liberté de conscience, de la liberté d’expression, et la laïcité.
Tout ce que l’islam ne peut tolérer, et ce pour quoi il va falloir se battre pour continuer à vivre dans la France que nous aimons.
(1) http://www.ripostelaique.com/Le-courage-de-Wafa-Sultan-et-Geert.html
(2) http://atheisme.org/uoif2003.html
(3) http://www.paris.fr/portail/viewmultimediadocument?multimediadocument-id=65659
(4) http://www.ripostelaique.com/Un-maire-adjoint-socialiste-votez.html
(5) http://www.primo-europe.org/showdocs.php?rub=12.php&numdoc=Do-65029142
(6) http://www.islamisation.fr/archive/2008/05/29/mosquee-de-belfort-le-scandale-de-j-p-chevenement.html
(7) http://www.gaucherepublicaine.org/?page=article&idArticle=702
(8) http://www.youtube.com/watch ?v=6udPiSM69ls
(9) http://www.ripostelaique.com/Bigoterie-a-gauche-le-conseil.html
(10) elle-brule-un-hidjab-a-oslo-pour-la-journee-de-la-femme-video/
(11) http://www.bivouac-id.com/2009/03/09/les-photos-de-la-manifestation-anti-charia-une-loi-pour-tous-a-londres/
(12) http://www.ripostelaique.com/Riposte-Laique-vous-propose-Les.html