Une pétition contre le voile et la burqa qui tombe à pic

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Notre journal a décidé, cette semaine, de relayer l’initiative d’Anne Zelensky, présidente de la Ligue du Droit des Femmes, d’Annie Sugier, présidente de la Ligue du Droit International des Femmes, et de Pierre Cassen, fondateur de Riposte Laïque.
[http://www.ripostelaique.com/Halte-a-la-burqa-et-au-voile.html->http://www.ripostelaique.com/Halte-a-la-burqa-et-au-voile.html
Cette pétition est sans ambiguïté, elle ne dissocie pas la burqa et le voile, et demande au Président de la République, et aux parlementaires, de légiférer contre leur présence sur notre territoire.
Pourquoi adhérer à cette initiative ? Tout simplement parce que lorsque nous regardons autour de nous nous ne supportons plus ce que nous y voyons. Le voile progresse, en France, mais aussi dans d’autres pays européens, à une vitesse effrayante. La burqa est apparue depuis quelques années, et plus il y a de burqas, plus il y a de voiles. Il n’est pas rare de voir, dans certains quartiers des grandes villes françaises, des enclaves où, de par la tenue des femmes, et la communautarisation des commerces, on ne se sent plus dans le pays qui a défendu la notion de droits universels, comme le faisait remarquer, dans une interview donnée à notre journal, l’ancienne ministre Françoise Hostalier, membre de la mission parlementaire sur le voile intégral, et auteur d’une proposition de loi interdisant les symboles religieux dans les services publics. (1)
Le voile est de plus en plus souvent porté par des fillettes. Il n’est pas seulement un signe religieux, il est un marqueur sexiste, il signifie clairement le refus de l’intégration, et un repli communautariste. Il est incompatible avec le vivre ensemble et les valeurs républicaines, notamment l’égalité des sexes. Nous ne voulons pas continuer à accepter qu’il s’impose dans tous les espaces de la vie collective, dans la rue, sur les lieux de travail, de loisirs, de détente. Nous ne voulons pas que, à l’instar de la conseillère municipale d’Echirolles, cette tenue puisse être portée par des élues de la République, comme cela vient de se faire à Bruxelles. Nous ne voulons pas suivre le modèle multiculturel adopté par la Grande-Bretagne, ni que nos grandes villes ressemblent à Rotterdam ou à Bruxelles. Et nous pensons qu’il est temps de dire : la laïcité ce n’est pas ça ! Le respect de l’autre, ce n’est pas ça ! Le progrès ce n’est as ça !
Certains, pourtant désireux qu’une telle situation cesse, pensent que les auteurs de la pétition mettent la barre trop haute. Pour eux, interdire le voile en France dans l’espace public serait impossible. Est-ce vraiment ainsi qu’il faut poser la question, et ne faudrait-il pas, plutôt, s’interroger sur les conséquences d’une non-légifération?
En faisant connaître cette pétition nous espérons qu’elle sera entendue par la mission parlementaire, sous la présidence du député communiste André Gérin. Nous ne doutons pas que les auditions vont faire prendre conscience aux élus de la République, qu’il faut interdire au plus vite la burqa, mais pas au prix de l’acceptation du voile comme un moindre mal. Les présidentes d’associations féministes, dont Annie Sugier et Michèle Vianès, l’ont fait entendre, dès le 15 juillet, il ne faut pas tomber dans un tel piège. Comme l’écrivait notre collaborateur Maurice Vidal, avant les vacances, « peut-on interdire la burqa, et continuer à autoriser le voile ? » (2)
Nous voulons rendre hommage aux premiers signataires, et notamment à deux d’entre elles, Yvette Roudy et Corinne Lepage. Elles ont toujours répondu présentes, avec courage, détermination, à chaque fois qu’il a fallu associer la défense du droit des femmes à celle de la laïcité. Ce n’est pas un hasard si elles étaient à la même tribune, à l’invitation de la Coordination Féministe et Laïque (CFL), présidée à l’époque par notre collaboratrice Brigitte Bré Bayle, le 5 février 2004, au gymnase Auguste Renoir (voir photo). Dans ce contexte de bataille féroce pour une loi contre les signes religieux à l’école, elles ont toujours su affirmer leurs convictions laïques et féministes. Elles ont aussi signé les pétitions que nous leur avons présentées, notamment celle de 2007, pour demander déjà l’interdiction de la burqa, et du voile à l’université et pour les mineures.

Nous ne voudrions pas oublier André Gérin, le président de la mission parlementaire, qui a, lui aussi, toujours défendu la laïcité et la République, et a également signé les textes que nous venons de citer. C’est grâce à sa détermination que cette mission parlementaire sur le voile intégral va enfin voir le jour. Puissent certains communistes, qui ont tourné le dos à la laïcité et à la République, pour courir après l’extrême gauche communautariste, se ressaisir, et enfin soutenir cet élu exemplaire, que Mireille Popelin avait interviewé en 2007. (3)
Longtemps, Jacques Myard a été bien seul à réclamer une loi contre le voile intégral. Ce gaulliste, républicain déterminé, incarne, avec le député communiste André Gérin, un esprit de Résistance qui, espérons-le, fera des émules à l’Assemblée nationale. Nous apprécions également son franc-parler, son refus du conformisme et du politiquement correct, son amour de la République et de la laïcité. Comment a-t-il pu se retrouver si longtemps seul, quand il appelait à légiférer contre le voile intégral ? (4)
Parmi les signataires il faut aussi souligner la présence de personnalités belges, suisses, québécoises australiennes qui ont adhéré spontanément au texte, preuve que l’offensive islamiste est mondiale. N’oublions pas Anne-Marie Lizin, présidente honoraire du Sénat belge, qui n’avait pas hésité à participer à la réunion publique du 5 février 2004, pour conclure la soirée, par un discours remarquable.
Cela fait déjà six ans que nous avons pris notre place dans la bataille pour une loi contre les signes religieux à l’école. Dans notre livre « Les dessous du voile », nous avons voulu faire passer un message fort, encourageant nos lecteurs, avec arguments à l’appui, à ne pas se laisser intimider par ceux qu’Elisabeth Levy appelait, dans un ouvrage, les « maîtres-censeurs ». Aujourd’hui nous voulons faire connaître une initiative qui nous semble de nature à clarifier le débat de modèle de société qui sous-tend la question du voile dans les espaces publics.
Ce qui nous intéresse, c’est l’avis des citoyens de ce pays. Il n’est que de parler autour de nous pour mesurer le degré d’exaspération qu’ils ont atteint. Le vivre ensemble nécessite de se poser les bonnes questions au bon moment. Tel est le rôle des élus, c’est sans doute ce que veut faire la mission parlementaire
Voilà pourquoi, nous encourageons donc tous nos lecteurs qui partagent les objectifs des initiateurs de la pétions à se saisir de ce texte, à le faire circuler, à le faire connaître partout où cela est possible. Le voile et la burqa, qui n’ont pas leur place dans le pays de Simone de Beauvoir, de la Révolution française et de la laïcité.
(1) http://www.ripostelaique.com/Francoise-Hostalier-il-y-a-des.html
Proposition de loi de Françoise Hostalier :
http://www.assemblee-nationale.fr/13/propositions/pion1080.asp
(2) [http://www.ripostelaique.com/Peut-on-interdire-la-burqa-et.html->http://www.ripostelaique.com/Peut-on-interdire-la-burqa-et.html
(3) http://www.ripostelaique.com/Andre-Gerin-depute-maire-PCF-de.html
(4) http://www.ripostelaique.com/Jacques-Myard-il-faut-legiferer.html