
L’équipe de France, bien que dominée, s’est laborieusement qualifiée contre l’Eire, grâce à un but entâché d’une grossière faute de main, non signalée par l’arbitre. Cela n’a pas empêché l’auteur de la faute, Thierry Henry, d’exulter de manière indécente, à la fin de la rencontre, comme l’avait fait, en 1986, Diego Maradona, auteur d’un smatch de la main dans le but anglais. Le gaucher argentin avait osé appeler cela « la main de Dieu ».
On est bien loin de la culture de ces joueurs de tennis, qui savent donner un point à l’adversaire quand ils estiment que l’arbitre s’est trompé en leur faveur. En football, un tel acte de chevalerie est impossible.
A part cela, si la Fédération française de football demandait à rejouer ce match volé, quel beau message sportif cela serait !
Mais en sport, seule la victoire est belle. Encore plus dans le football, qui est le sport où la culture de la triche est le plus dévoloppé (tirages de maillots, contestation systématique des décisions de l’arbitre, simulations de blessures, provocations verbales, plongeons pour obtenir un penalty…). Dans quelque temps, on ne retiendra qu’une chose : les Français iront en Afrique du Sud, en 2010, alors que les Irlandais regarderont la Coupe de monde devant leur télévision. La fin justifie donc les moyens, surtout quand les contrats publicitaires seront au rendez-vous. Pour autant, il n’est pas certain que cette victoire volée grandira le prestige d’une équipe qui n’arrive pas à se faire aimer par ses supporters, les sifflets qui tombèrent sur le stade de France, ce mercredi, le confirment.
Comment la majorité des Français pourraient-ils se reconnaître dans une équipe de milliardaires people, dont certains cadres donnent l’impression de s’ennuyer quand ils jouent pour l’équipe de France, alors qu’ils flambent dans leurs clubs ? Comment pourraient-ils se reconnaître devant le peu d’enthousiasme de ces joueurs, quand retentit « La Marseillaise » ? Ne parlons pas du système de jeu souvent triste, défensif et frileux de cette équipe, qui suscite plus souvent l’ennui que l’enthousiasme.
Pourtant, le football peut être un sport magnifique et populaire quand il est pratiqué dans l’esprit de Barcelone, champion d’Europe en 2009. En France, ce sport a favorisé, historiquement, l’intégration de strates entières d’immigrés. Personne n’a oublié Raymond Kopa, fils de mineur polonais de Noeux-les-Mines, qui fit les beaux jours de l’équipe de France, dans les années 50-60.
Equipe de France sous Michel Platini
Personne n’a oublié Michel Platini, le plus grand footballeur français de tous les temps, fils d’italien. Dans les années 1980, il était le capitaine d’une équipe où les Antillais Marius Trésor et Gérard Janvion cotoyaient le fils de Malien Jean Tigana, le fils d’Ivoirien Basile Boli, ou le fils d’Espagnol Luis Fernandez. Cette équipe, avec Bernard Lacombe, Maxime Bossis, Dominique Rocheteau ou Patrick Battiston, incarnait le génie français, offensif, avec du panache et du talent. Son état d’esprit n’était pas de ne pas prendre de buts, mais d’en marquer un de plus que l’adversaire, ce qui changeait tout. Elle a enchanté le public français, mais n’a jamais été championne du monde. Personne n’a oublié ce fameux match de Séville, en 1982, où l’Allemagne, avec des méthodes brutales, brisa le rêve de Michel Platini et des siens.
Quelques années plus tard, il y a eu la grande équipe de 1998, championne du monde au Stade de France. Son joueur symbole fut Zinedine Zidane, dit Zizou, pourtant auteur d’une performance moyenne lors de cette épreuve, sauf en finale, où il marqua deux buts de la tête. Les deux vrais meneurs de cette équipe s’appelaient Didier Deschamps et Laurent Blanc, ils sont aujourd’hui entraîneurs de deux grands clubs français, Marseille et Bordeaux.
Equipe de France championne du monde, en 1998
Certains cadres prirent leur retraite, et, dans les années 2006, les joueurs issus des « minorités visibles » finirent pas constituer l’ensemble de l’équipe de France, à l’exception du gardien du but et de Ribery, qui se distingua en faisant de manière fort spectaculaire sa prière musulmane avant le coup d’envoi. On eut l’impression, d’un seul coup, en regardant cette équipe, que les « Gaulois », bien présents dans l’équipe championne du monde, avaient soudainement disparu, dans ce pays. Pour avoir signalé cette coloration (que tout le monde constate), avec sa délicatesse habituelle, Georges Frèche fut accusé de racisme, et exclu du PS. Alain Finkielkraut fut victime d’une tentative de lynchage par le bien-pensance pour avoir commenté, lui aussi, cette évolution. Remarquons que depuis une année, la sélection de joueurs comme Gourcuff, Toulalan ou Gignac a légèrement modifié l’image de l’équipe.
Equipe de France 2006
Entre 2001 et 2008, notre équipe nationale, bien que fortement colorée, fut sifflée trois fois, contre l’Algérie, le Maroc et la Tunisie. Les seuls joueurs qui ne furent pas conspués furent Ribery et Anelka, convertis à l’islam, comme depuis Eric Abidal et Samir Nasri. C’est, à notre connaissance, un cas unique au monde où une équipe nationale et son hymne national sont sifflés, sur leurs terres, par la majorité d’un public, qui encourage l’équipe adverse, et se reconnaît en elle.
Hier, tous les joueurs de l’équipe de France portaient des prénoms français, que leurs parents aient été polonais (Kopa, Lech, Wisniewski, Stopyra), italiens (Platini, Piantoni, Genghini, Cantona), africains (Tigana, Viera, Desailly, Boli). Cela envoyait un message fort, celui de l’intégration, voire de l’assimilation. Signe des temps, aujourd’hui, les internationaux issus de la colonisation se prénomment Steve, Bakari, Alou, Mohamed, Sydney, Lassana, Karim…
Hier, quand Michel Platini jouait contre l’Italie, il se faisait un point d’honneur à tout donner pour battre le pays de son père. En 2001, la veille d’un France-Algérie, Zinedine Zidane souhaitait ouvertement que le match se termine par un nul. Le même Zidane, capitaine de l’équipe de France, né en France, osa dire qu’il se sentait moitié français et moitié algérien. Jamais Platini n’aurait dit cela. L’Algérie revendique Zidane, et l’a reçu comme un ministre, jamais l’Italie n’aurait agi de la sorte.
Autre fait intéressant, jamais il n’y eut de personnalisation autour de Michel Platini, qui fut pourtant un patron autrement plus influent que Zidane, pendant dix ans. Quand l’équipe de France fut championne d’Europe, en 1984, on n’entendit jamais le public scander « Michel, Michel », car le football est un sport d’équipe. En 1998, une partie du public, d’origine maghrébine, se mit à scander systématiquement « Zizou, Zizou », certains exhibant des drapeaux algériens. Le message n’était-il pas : « Si vous êtes champions du monde, vous le devez à un Algérien » ?
La génération de Michel Platini était une bande de joyeux drilles, qui aimait jouer au tarot, se chambrer, et bien rigoler. Beaucoup de joueurs d’aujourd’hui, lunettes noires sur le nez, MP3 sur les oreilles, play station à la main, gavés de contrats publicitaires, ne daignent pas faire l’honneur d’un sourire aux supporters qui les attendent, à la descente d’un bus ou d’un avion. Ils donnent l’impression de les mépriser, et juste d’être là pour faire le boulot.
Avant, les enfants d’Italiens, de Polonais ou d’Espagnols exultaient quand la France gagnait. C’était leur victoire. Aujourd’hui, certains enfants d’Algériens, outre le fait de siffler « La Marseillaise » quand leur pays (puisqu’ils ont la nationalité française) joue contre l’Algérie, cassent délibérément, dans de nombreuses villes de France, montrant leur haine de notre pays, qui est aussi le leur, sur l’état civil.
L’équipe de France de handball, championne du monde en 2009.
Les handballeurs français, qui gagnent bien moins d’argent que les milliardaires du football, sont champions du monde. Composée d’Antillais, de Réunionais, d’Hexagonaux et d’un fils de serbe, Karabatic, meilleur joueur au monde, ils donnent l’impression d’aimer jouer pour leur pays, de se faire plaisir ensemble, et de chanter « La Marseillaise » de toutes leurs tripes.
Tout le contraire d’un Anelka, enfant de Trappes, converti à l’islam, qui observe un silence méprisant pendant l’exécution des hymnes.
Jamais un joueur d’origine polonaise, espagnole ou italienne, pays de forte tradition catholique, n’aurait osé signaler son éventuelle appartenance religieuse. Tout le contraire d’un Ribéry, nouveau converti qui n’a toujours pas compris la différence entre un stade de football et une mosquée. Il serait d’ailleurs intéressant de savoir si les nouveaux internationaux convertis à l’islam exigent de la viande hallal lorsqu’ils mangent avec leurs partenaires… et si cela leur est accordé.
Voilà quelques réflexions sur l’évolution de l’équipe de France. Sont-elles à l’image de la société française ? Est-ce positif ? Cela doit-il continuer ainsi, ou faut-il changer de cap ?
A une époque où le débat sur l’identité nationale fait rage, quand une majorité de la gauche se couvre de ridicule en fuyant cette question, et que la droite multiplie les discours contradictoires, ces quelques exemples ne constituent-ils pas le meilleur argument pour démontrer ô combien ce débat est urgent et incontournable…
Cyrano