Où va la France des années 2010 ?

Je viens de relire un ouvrage intitulé « Ou va la France ? ». Il recueille des textes de Léon Trotsky, écrits entre le 6 février 1934 (tentative de coup d’Etat fasciste) à juin 1936 (victoire du Front populaire et occupation des usines). Dans ces écrits, celui dont se réclament encore les trois principales organisations trotskistes françaises explique que l’antagonisme de classes qui oppose le prolétariat et le capitalisme ne pourra que déboucher sur un affrontement violent, entre le fascisme, dernier rempart du système dominant, et le peuple. Bien sûr, avec toute la phraséologie de l’époque, il explique que les révolutionnaires doivent supplanter les organisations réformistes, sociaux-démocrates ou staliniennes, qui, forcément, selon la dialectique trotskiste, trahiront la lutte des opprimés.

En 2010, Jean-Luc Mélenchon, président de Parti de Gauche, ancien trotskiste, explique pourquoi il est toujours partisan de l’interdiction du Front national. Il termine son intervention en prédisant, se prenant pour Trotsky 75 ans plus tôt, que l’issue de l’affrontement se jouera entre « eux et nous », pensant que lui et ses amis incarnent le monde du salariat, et que face à lui, il y aura le fascisme de Le Pen et de ses héritiers.
http://www.dailymotion.com/video/xbyhkr_jl-melenchon-jai-toujours-ete-pour_news
Autrement dit, selon le leader de Parti de Gauche, en 2010, le principal problème pour la démocratie, en France, demeurerait l’extrême droite lepéniste. Comment peut-on répercuter aussi mécaniquement de tels schémas, quand le contexte historique a totalement changé ?
En 1934, Hitler venait d’arriver au pouvoir. Mussolini et ses chemises noires gouvernaient l’Italie depuis plus de dix ans, et en Espagne Franco se préparait à affronter le Front populaire, qui progressait à chaque élection. En France, nous venions d’échapper au coup d’Etat du 6 février 1934. Les fascistes étaient alors capables de tenir la rue, en intimidant le monde du travail et ses organisations.
Sommes-nous aujourd’hui encore dans cette situation ? En 2002, nous avons eu un candidat, Jean-Marie Le Pen, au deuxième tour. De vrais fascistes auraient occupé la rue, multiplié les manifestations et les démonstrations de force. Or, pendant quinze jours, la France s’est fait peur en s’inventant un danger fasciste, quand les militants d’extrême droite étaient terrés chez eux.
Dans le remarquable ouvrage de Claude Askolovitch, « Voyage au bout de la France, le Front national tel qu’il est », un des cadres du Front national, Franck Timmermans, disait, désabusé, dès 1998, en pleine scission du FN : « Il n’y a pas de danger fasciste, parce que nous n’avons aucune chance d’arriver au pouvoir. Et si nous y parvenions, ce serait une catastrophe pour le pays. Cela durerait une semaine. On se ridiculiserait. On serait chassés dans un éclat de rire général ! ».
Lionel Jospin ne dit pas autre chose. Pour une fois, l’auteur de ces lignes – qui a réussi l’exploit d’animer des manifestations anti-Le Pen le 1er mai 2002, et de ne pas voter Chirac quelques jours après – se retrouve dans les propos de l’ancien Premier ministre, tenus dans son dernier ouvrage. « Je trouve ridicule la manière dont l’ensemble de la gauche, extrême gauche comprise, se rallie bruyamment à Jacques Chirac, sous le prétexte d’une croisade antifasciste. Tout odieux que soit le Front national, il n’y avait pas en France de menace fasciste et la victoire du candidat de droite était absolument certaine, sans onction socialiste. »

Jean-Luc Mélenchon et d’autres « antifascistes », par leurs propos totalement déconnectés de la réalité, rejoignent la schizophrénie de toute une extrême gauche, qui s’amuse à se faire peur, en s’inventant un faux péril anti-fasciste.
Le Pen incarne-t-il le fascisme le plus menaçant pour notre pays, en 2010 ? Ce personnage, qui soutenait le coup d’Etat de Pinochet au Chili, et se félicitait de l’apartheid en Afrique du Sud, est certes à combattre sans concession, tant son projet de société est aux antipodes du nôtre.
Pour autant, est-ce que ce sont des militants du Front national qui, comme le rappelait à Vénissieux André Gerin, durant trois semaines, en novembre 2005, ont attaqué essentiellement des symboles de la République, incendiant plus de 300 écoles publiques ?
Est-ce que ce sont des disciples de Le Pen qui ont tabassé à mort, en pleine rue, à cette époque, de pauvres bougres qui avaient le malheur d’être là au mauvais moment, pour faire une photo ou chercher à éteindre une poubelle qui brûlait ?
Est-ce que ce sont des militants du Front national qui ont attaqué, au faciès, des lycéens qui manifestaient pacifiquement, en 2006 ?
Est-ce que ce sont les militants du FNJ qui ont agressé les manifestants qui s’opposaient au CPE ? Qu’aurait-on dit, à gauche, si cela avait été le cas, et pourquoi ce silence quand cette agression, raciste, vient de certains enfants issus de l’immigration post-coloniale ?
Où est le vrai racisme, dans la France de 2010 ? Entend-on, dans les lieux collectifs, des personnes tenir des propos racistes contre les arabes ou les Noirs ? Même si cette tentation existait, il y aurait forcément une réaction collective qui ferait taire les auteurs de tels propos, car l’antiracisme n’a pas besoin du Mrap ou de Sos Racisme pour imposer des réflexes sains à la société française. Par contre, dans certains quartiers, les propos antisémites, ou le racisme anti-Français qui s’exprime de plus en plus fort, trouvent-t-il les mêmes remparts ? Qui s’oppose, à Toulouse, à l’incendie du drapeau français par des supporters algériens ? Qui dénonce les agressions ultra-violentes commises contre des jeunes hommes sortant de discothèque par des gangs voulant « casser du Blanc », à Nancy ?
Pendant que toute une partie de la gauche et de l’extrême gauche font semblant de se faire peur en inventant un danger frontiste, un vrai fascisme politico-religieux gangrène la France depuis plus de vingt ans. Les antifascistes disaient, dans les années 1980 : « Le fascisme, c’est la gangrène, ou on l’arrête, ou on en meurt ». Et ces antifascistes en peau de lapin laissent progresser le cancer islamiste, sans remuer le petit doigt.
Plus grave, ils traitent de racistes ceux qui essaient de réveiller les consciences, malgré le barrage médiatique et la dictature du politiquement correct. Plus ennuyeux, on a vu toute une partie de la gauche et de l’extrême gauche ne pas hésiter à défiler en compagnie des admirateurs des fascistes du Hamas, à l’occasion des bombardements de Gaza, en janvier 2009. On est anti-fasciste contre Le Pen (qui défend les mêmes positions que Soral et Besancenot sur Gaza), mais on défile avec de vrais fascistes au nom de la lutte contre l’état sioniste. Curieux, non ?

Jean-Luc Mélenchon avance comme argument, pour interdire le Front national, qu’il serait anti-républicain, ce qui est historiquement vrai.
Mais cette gauche, celle de Cohn-Bendit, Aubry, Buffet, Besancenot, est aujourd’hui la pire adversaire de la République, de la Nation et de la laïcité. Car, au-delà des mots, qu’y a-t-il encore de Républicain chez des personnes qui, comme Marie-George Buffet, refusent de voter une loi contre les signes religieux à l’école publique ? Qu’y a-t-il de Républicain chez ceux qui, comme le Parti socialiste ou les Cohn Bendit, luttent pour que l’infâme burqa continue à agresser les Français ? Qu’y a-t-il de Républicain chez ceux qui, comme Martine Aubry, relaient les discours de Yazid Sabeg et de Nicolas Sarkozy, réclament la discrimination positive, et militent ouvertement pour le communautarisme et le multiculturalisme ? Qu’y a-t-il encore de Républicain chez ceux qui, tels Jean-Christophe Cambadélis ou Jean-Paul Huchon, insultent Eric Besson et le comparent à Déat, pour avoir osé lancer le débat sur l’identité nationale ? Qu’y a-t-il de Républicain quand le même Jean-Paul Huchon signe un texte abominable, en compagnie de Valérie Pécresse, impulsé par Lilian Thuram, Christiane Taubira et l’inévitable Richard Descoings, pour nous vendre ladiscrimination positive, au nom d’une république multiculturelle post-raciale ?
Aujourd’hui, où va la France, pour paraphraser Trotsky, 75 ans après ? Il faut changer de logiciel de lecture pour bien le comprendre. Tout comme certains laïques en sont encore aux obsessions vaticanes, et se montrent d’une cécité consternante sur l’offensive islamiste, certains antifascistes ne veulent pas voir le totalitarisme du projet politique de l’islam.
Le système a compris qu’il fallait jouer l’islam, fer de lance du communautarisme, pour mieux casser les solidarités sociales, et l’unité de la Nation, qui gêne les tenants de la mondialisation libérale et de l’Union européenne. D’autre part, certains fascistes, par antisémitisme, s’allient délibérement aux islamistes. Ne pas comprendre que l’islam est l’outil préféré du capitalisme, pour imposer le modèle communautariste anglo-saxon aux Français, c’est déjà passer à côté de l’essentiel, pour des gens qui se disent de gauche.
Etre antifasciste, en 2010, ce n’est pas crier « croa, croa », ou « A bas la calotte », quand on croise un des derniers curés, comme si nous étions encore en 1905, et regarder ailleurs quand les islamistes imposent leur vision liberticide de la société. Ce n’est pas se lancer dans de grandes incantations à la Besancenot, du style « F comme fasciste, N comme nazi, à bas, à bas le Front national ». Ce n’est pas, comme les Philippe Val, hier, ou Jean-Luc Mélenchon, aujourd’hui, penser qu’on peut lutter contre le Front national en demandant son interdiction.
Etre antifasciste en 2010, c’est avoir le courage de dire que la France est autrement plus menacée, dans les décennies qui viennent, par la montée d’un fascisme politico-religieux qui mène un véritable travail de démolition contre nos valeurs démocratiques.
Etre antifasciste, en 2010, c’est avoir le courage de dire que cette nouvelle peste verte menace des pans entiers de l’Europe, de la Grande-Bretagne aux Pays-Bas en passant par la Belgique, l’Allemagne, le Danemark…
Etre antifasciste, en 2010, c’est avoir envie de défendre les acquis démocratiques, féministes, sociaux et républicains que les combats de nos ancêtres ont imposé au modèle dominant.
Etre antifasciste en 2010, c’est avoir réclamé en 2004 une loi contre les signes religieux à l’école, et se battre aujourd’hui ontre la présence de la burqa sur le territoire français. C’est lutter contre les accommodements raisonnables exigés par les islamistes, et souvent concédés par des élus couards et opportunistes. C’est se battre pour la construction d’une Résistance laïque et républicaine, qui réunira des militants venus de tous les bords, unis par l’amour de la Nation, de la République et de la laïcité, contre la barbarie islamiste.
La résistance antifasciste, dans les années 30-40, était incarné par les Brigades internationale, en Espagne, ou par l’alliance des gaullistes et des communistes, en France.

La résistance antifasciste, dans les années 2010, est incarnée par Pat Condell en Grande-Bretagne, Geert Wilders aux Pays-Bas, Oskar Freysinger en Suisse, Anne-Marie Lizin en Belgique, Nasser Kader au Danemark, Djemila Benhabib au Canada, Mina Ahadi en Allemagne, Sihem Habchi, Michèle Vianès, Chahdortt Djavann, Elisabeth Badinter, Pascal Hilout, Hamid Zanaz, Rayhana… et tous ceux qui, tels Riposte Laïque, refusent la barbarie islamiste qui se profile.
Etre antifasciste, en 2010, c’est lire, et faire connaître, des ouvrages commes « Les dessous du voile », ou bien « La colère d’un Français », de Maurice Vidal, et bien d’autres livres qui, sans concession, tentent de réveiller les consciences.
Etre antifasciste en 2010, n’est-ce pas tout simplement défendre un discours laïque, féministe et républicain, tout ce qu’exècrent les islamistes et leurs idiots utiles de gauche et d’extrême gauche ?

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Pour le commander, il suffit d’envoyer un chèque de 16 euros à Riposte Laïque, BP 82035, 13201 Marseille Cedex 1.

COMMANDER LES DESSOUS DU VOILE

http://sitamnesty.wordpress.com/2009/03/11/livre-les-dessous-du-voile/
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LES CONFERENCES RIPOSTE LAIQUE

Le 18 février, Pascal Hilout sera au Canada.

Le 18 février, Christine Tasin sera à Locmaria.
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MIEUX CONNAITRE RIPOSTE LAIQUE

Identité nationale, votation suisse, mission parlementaire sur le voile intégral, débouché politique : entretien de 1 heure avec Pierre Cassen par Radio La Luette.
http://luette.free.fr/spip/spip.php?article271
http://fr.sevenload.com/videos/Cr8ztj1-Pierre-Cassen
Interview donnée à Radio Libertaire par nos deux collaborateurs, Anne Zelensky et Pierre Cassen, qui expliquent fort bien la philosophie de notre journal (aller sur notre site, à droite, sous la présentation du livre « Les dessous du voile ».
Audition de Pascal Hilout, à la mission parlementaire sur le voile intégral, le 2 décembre 2009.
http://www.assemblee-nationale.fr/13/commissions/voile-integral/voile-integral-20091202-3.asp
Conférence Pierre Cassen à Saint-Leu
1re partie
2e partie
3e partie
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LES CONFERENCES PROPOSEES PAR RIPOSTE LAIQUE

Comment défendre la laïcité en 2010 ?
La laïcité, un rempart contre le communautarisme
La laïcité et le féminisme, alliés naturels
Identité nationale, République laïque et Nation
Les conséquences de la votation suisse
L’islam est-il compatible avec la laïcité ?
La laïcité est-elle une spécificité française ?
Laïcité et athéisme
Comment défendre la laïcité face à l’offensive islamiste ?
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