Les laïques doivent-ils condamner Israël, et hurler avec les islamistes ?

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Nous nous croirions revenus en janvier 2009, à l’époque des événements de Gaza. Pendant de longues semaines, les médias, à l’unisson, nous avaient raconté une belle histoire de manière totalement manichéenne. Les Israéliens, et leur armée, Tsahal, étaient des méchants, tandis que les Palestiniens, malgré le Hamas, étaient d’innocentes victimes. On avait vu des manifestations dans toute la France, certaines allant même jusqu’à faire le parallèle entre l’Allemagne nazie et Israël. On vit même, dans les rues de Paris, toute une partie de la gauche manifester avec les fascistes islamistes et l’Internationale côtoyer les prières musulmanes et les « Allah akbar » !

Un de nos lecteurs, Jean Théron, nous avait proposé un article intitulé : « France, te rends-tu compte de la haine anti-juive qui t’a submergée ? » (1), toujours d’actualité.
Un éminent philosophe laïque, Henri Pena Ruiz, dans un droit de réponse demandé à notre journal, nous avait vivement reproché notre position, lors de ces événements : « Le débat oui, mais pas la déformation polémique. A moins que sous prétexte de laïcité on ne nourrisse un autre projet politique. Mais alors il faut le dire. La défense d’Israël par Riposte Laïque au moment où il bombardait les populations civiles de Gaza ne me semble pas précisément relever de l’esprit laïque. En fait, Riposte laïque ne combat pas seulement l’islamisme, mais aussi et surtout l’Islam, et dissimule très mal sa volonté de hiérarchiser les religions, mais aussi les différentes cultures. Elle reprend en fait à son compte la thèse du « choc des civilisations », de si triste mémoire ».
Quitte à aggraver notre cas, nous allons persévérer. Nous ne sommes pas des agents du Mossad. Nous ne sommes pas davantage en total accord avec l’ensemble des politiques menées par les différents gouvernements israéliens. Certaines pratiques religieuses juives nous laissent perplexes. Nous n’entrerons pas dans le débat de savoir si, historiquement, la Palestine appartient aux Arabes ou aux Juifs. Nous n’aborderons pas davantage la question géo-politique. Nous ne sommes pas de ces grands stratèges qui, depuis le café de Flore, expliquent qu’il ne fallait pas construire un « mur de la honte » pour se préserver des attentats suicides, que la riposte de janvier était disproportionnée, et que ce qu’on appelle « l’affaire de la flottille de la paix » est une faute politique grave du gouvernement Netanyahou, comme se permet de l’affirmer, depuis Paris, un Mohamed Sifaoui, auquel Paul Landau répond dans ce numéro. Nous nous contentons de reconnaître le droit à l’Etat israélien de se défendre, face à des fascistes religieux qui, dans leur charte, prévoient l’extermination des Juifs et l’anéantissement de l’Etat d’Israël.
Or, nous constatons encore une fois, sans surprise, mais avec indignation, le traitement unilatéral de l’information, et le lynchage médiatique et politique incroyable que subit le gouvernement israélien. Le sommet de l’ignominie revient, sans hésiter, à Roland Dumas, invité à l’émission de Frédéric Taddéi. L’ancien chef de la diplomatie française, qui s’était déjà distingué en voyant une ambiance vichyste et pétainiste dans la proposition de loi contre la burqa, a osé comparer l’attitude d’Israël à celle d’Hitler, n’hésitant pas à évoquer de futures brigades internationales, à l’image de celles ayant été combattre pour l’Espagne républicaine, contre Franco, en 1936 ! (3) Bref, Israël serait un mélange d’Hitler et de Franco, et le Hamas serait les descendants des brigades internationales et de la Résistance française ! Faut-il rappeler l’allégeance du mufti de Jérusalem à Hitler ? Nous sommes en plein dans l’idéologie des islamistes et de tous ces gauchistes qui, osant banaliser l’horreur de la shoah, se permettent de comparer Israël à l’Allemagne nazie, et les Arabes du XXIe siècle aux Juifs du XXe siècle.

Cela nous rappelle, bien évidemment, même si c’est à des degrés différents, les campagnes de diffamation que nous subissons régulièrement. Ainsi Israël et les laïques français sont-ils non seulement confrontés, avec leurs réalités et des conséquences différentes, à la volonté de conquête des islamistes, mais ils doivent également faire face aux mêmes anathèmes de la bien-pensance, dès qu’ils veulent se défendre, face à la moindre agression. Israël, parce qu’il se défend, deviendrait un état fasciste, tandis que les laïques qui refusent l’islamisation de leur pays seraient des racistes adeptes de l’idéologie du Front national, voire du choc des civilisations. On pourrait élargir cette remarque aux Suisses qui votent contre les minarets, ou aux Hollandais qui soutiennent Geert Wilders : tous des racistes xénophobes populistes !
Nous sommes dans une guerre des mots, dans l’inversion systématique des réalités et des valeurs, et cette guerre, il nous faut la gagner. Les vrais fascistes, la menace numéro un, dans le monde, en 2010, ce sont les islamistes. Les vraies victimes potentielles, c’est d’abord Israël, que le dictateur iranien et ses alliés ont décidé de rayer de la carte. La disparition d’Israël est une première étape dans la conquête du monde que les fanatiques musulmans appellent de leurs vœux, les manifestations haineuses qui fleurissent partout dans le monde, musulman ou pas, dès qu’Israël lève le petit doigt, en témoignent. La population la plus menacée, dans ce contexte, en France, par l’importation du conflit israélo-palestinien, et l’antisémitisme qui va obligatoirement en découler, ce sont les Juifs, et leurs enfants, dans nos écoles. Certainement pas les musulmans, dix fois plus nombreux.
Par ailleurs les nouveaux collaborateurs de l’extrême droite politico-religieuse qui nous menace, dans notre quotidien, sont majoritairement de gauche et d’extrême gauche, aux côtés des Dieudonné-Soral et de toute une extrême droite qui se retrouve dans l’antisémitisme d’un Le Pen. La majorité des médias français est pourtant de leur côté, et relaie cette guerre idéologique. Comment ne pas faire le parallèle avec les intimidations et critiques odieuses qui ont eu lieu pour éviter ou plutôt pour faire interdire les deux débats français, que nous évoquons dans notre livre « Résistance Républicaine », sur la burqa et sur l’identité nationale ?
Surtout, quel décalage, là encore, entre le rouleau compresseur médiatique, et les réactions populaires, dans les émissions radiophoniques, ou sur les forums. La majorité des citoyens français approuve l’action d’Israël, comme hier elle approuvait le vote des Suisses, tout simplement parce qu’elle perçoit la réalité de la vraie menace, malgré les écrans de fumée du politiquement correct.
Pas plus que lors des événements de Gaza, nous ne nous laisserons intimider par ce déferlement de haine antisioniste qui cache bien souvent un antisémitisme larvé. Nous avons, dès mardi, publié une réflexion de Pascal Hilout, sur l’instrumentalisation de la cause palestinienne, et le texte d’un lecteur, Max Leroy, prenant le total contre-pied du matraquage médiatique que nous avons subi des jours durant. (4)
Nous allons, dans les prochains jours, regarder attentivement ces gens de gauche, qui se prétendent anti-fascistes, tout en marchant, depuis des années, main dans la main avec l’extrême droite islamiste. Nous allons voir s’ils vont oser manifester, comme en 2009, avec l’UOIF, les disciples de Tariq Ramadan, les Indigènes de la République aux propos racistes et les fascistes du Parti des Musulmans de France, se contentant d’un cordon sanitaire. Nous allons regarder également attentivement du côté d’une extrême droite où tout le monde n’a pas perdu les vieux réflexes antisémites. Nous nous attendons une fois de plus, dans les jours qui vont suivre, à des commandos islamogauchistes, multipliant les opérations coups de poing contre les produits israéliens.
Pour ces gens là, bien silencieux sur les massacres du Darfour, sur celui des chrétiens dans le monde, des homosexuels en Iran, sur les crimes d’honneur contre les femmes dans les pays musulmans, mais aussi en Europe, sur l’offensive du voile, il n’y a qu’un fascisme au monde, c’est Israël, bien que ce pays soit la seule démocratie de la région, que des Arabes soient élus à la Knesset, et puissent manifester librement dans les rues de Tel Aviv.
Notre choix de société est fait. Entre la démocratie, imparfaite, critiquable, d’Israël, et le projet de société du Hamas, et de tous les barbus et voilées qui vont crier leur haine, dans les rues françaises – et probablement conclure la manifestation par des voitures incendiées et des boutiques brisées, comme à chaque fois – il n’y a aucune tergiversation. Nous ne voulons pas du modèle de société moyen-âgeux, obscurantiste et totalitaire qu’ils veulent imposer, et substituer à notre modèle démocratique laïque, humaniste, féministe et républicain.

Pour nous, c’est la démocratie contre le fascisme politico-religieux, et ses collaborateurs de gauche à la Besancenot-Mamère-Dumas, ou de droite à la Villepin-Raoult-Juppé.
Il nous semble, n’en déplaise à Henri Pena Ruiz, que lutter contre cette extrême droite islamiste qui menace nos libertés, en France et dans le monde, soit d’abord une priorité, et la seule position laïque possible, quand on se réclame de la défense des Lumières.
Cyrano
(1) France-te-rends-tu-compte-de-la.html
(2) Aux-responsables-de-Riposte-Laique.html
(3) http://www.lepost.fr/article/2010/06/02/2096386_clash-roland-dumas-vs-elisabeth-levy-c-est-moi-qui-vous-rapelle-hitler-fullhdready.html
(4) http://www.ripostelaique.com/Gaza-y-en-a-marre-des.html
http://www.ripostelaique.com/Gaza-Flottille-de-la-haine-et.html