Au mois de juillet 1993, en pleine période de vacances, le Premier ministre Edouard Balladur décidait que les salariés du privé devront désormais cotiser 40 annuités au lieu de 37,5, et que leur retraite sera calculée sur les 25 meilleures années, au lieu des dix meilleures années. Il ne touchait pas aux salariés du public. Les protestations syndicales seront fort molles, les principaux bataillons de syndiqués se situant dans le public. Quant à la gauche, elle n’aura pas de mots assez durs pour condamner ce coup de force contre le monde du travail. Suite à la dissolution ratée de Jacques Chirac, en 1997, Lionel Jospin devient premier ministre, avec une large majorité au Parlement. Loin de revenir sur la mesure de Balladur, il maintiendra durant cinq années une insupportable disparité entre les salariés du public et du privé. Faut-il rappeler que, lors de cette présidentielle, la CGT a appelé à voter Hollande, et ne manquera pas de lui rappeler ses promesses sur les retraites…
En octobre 2010, le gouvernement, suite à la demande du député UMP Jacques Myard, à une pétition de Riposte Laïque lancée en 2009, et à une mission parlementaire présidée par le député communiste André Gérin, décidera d’interdire le voile intégral en France, en accordant une période dite de pédagogie de 6 mois. La gauche, Hollande en tête, hurlera à la stigmatisation des musulmans, et refusera honteusement de voter cette loi, à de rares exceptions, comme Manuel Valls. Pourtant, Hollande, élu président, affirme aussitôt qu’il ne remettra pas en cause cette loi. Mais 93 % de musulmans ont voté socialiste au deuxième tour : les policiers auront-ils la consigne de continuer à verbaliser les délinquantes niqabées ?
Le double langage permanent des socialistes, et de toute la gauche, se trouve résumé dans ces deux exemples. Pour être élu président de la République, François Hollande a dû, avec des grands trémolos dans la voix, parler de mettre la laïcité dans la constitution… en oubliant ses fondamentaux. Mais en même temps, il a donné tellement de gages aux musulmans que ceux-ci ont voté presque unanimement pour lui, et que, si les chiffres d’Opinions Ways sont exacts, il leur doit sa présidence. Faisons confiance aux religieux pour lui rappeler ses promesses. Au pied du mur, Hollande va devoir choisir : accommodements raisonnables ou laïcité ?
Tout au long de ces dix années, les socialistes, tournant le dos aux principes républicains, ont épousé le langage de l’extrême gauche et des associations dites anti-racistes, en multipliant le discours de l’excuse contre les délinquants, et en épousant un discours hostile aux policiers. Qu’ont compris les racailles, qui fêtaient bruyamment, ce dimanche, la victoire de François Hollande, et surtout la défaite du « méchant » Sarkozy, souvent avec des drapeaux étrangers ? Que dorénavant, nous avions un président de la République qui allait leur foutre une paix royale, ne plus leur envoyer les policiers, et donc qu ils allaient encore davantage faire ce qu’ils voulaient sur leur territoire. Mais depuis les présidentielles, les policiers en ont marre, suite à l’inculpation d’un des leurs par le tribunal de Bobigny, et manifestent dans la rue. Dans le même temps, des textes sur la toile s’opposent à l’éventuelle nomination de Manuel Valls, jugé trop sécuritaire, comme ministre de l’Intérieur. Au pied du mur, Hollande va devoir choisir : dictature des racailles, ou retour à l’ordre républicain ?
Tout au long de ces dix années, le Parti socialiste a accompagné les revendications démagogiques des associations immigrationnistes, n’hésitant pas à comparer les expulsions de clandestins à des rafles de juifs sous l’Occupation. Il n’a pas arrêté de réclamer des régularisations massives, et n’a jamais protesté contre les demandes de nouvelle main-d’œuvre immigrée formulée par le Medef. Certes, uniquement dans la dernière semaine, et lors du débat télévisé, François Hollande a été plus prudent sur la question. Mais qu’ont compris les clandestins, qui fêtaient bruyamment la défaite de Sarkozy, et les associations droitsdelhommistes ? Qu’avec Hollande, il allait y avoir des régularisions massives, la fin des expulsions, et donc de nouvelles pompes aspirantes pour l’immigration. Au pied du mur, Hollande va devoir choisir : immigrationnisme suicidaire ou retour du bon sens républicain ?
Tout au long de ces dix années, le PS n’a pas arrêté de nous dire qu’hors de l’euro, point de salut. Alors que la situation grecque nous montre que la solution, pour ce pays, consiste justement à sortir de la zone euro. Alors qu’un coup d’Etat militaire est possible dans ce pays, l’éternel Rocard, face à Eric Zemmour, s’arque-boute à l’euro comme un naufragé s’accrocherait à une bouée crevée qui ne l’empêchera pas de se noyer, au lieu de chercher une autre solution. Les économistes Lenglet et Sapir affirment très sérieusement que François Hollande pourrait être le président du retour au franc, ce qui serait cocasse quand on sait les vociférations hystériques des européistes de la rue de Solférino quand Marine Le Pen annonçait cette perspective, et qu’ils affirmaient que la présidente du FN allait ruiner la France et l’épargne des retraités ! Au pied du mur, Hollande va devoir choisir : couler la France avec l’euro, ou revenir au franc pour retrouver une autonomie monétaire ?
François Hollande va rapidement être au pied du mur. Ce mardi, il va devoir choisir son Premier ministre. Tout le monde parlait de l’austère Jean-Marc Ayrault, mais voilà que le nouveau président avait dit qu’il ne voulait pas de ministre déjà condamnés. Or, le-dit Ayrault a pris 6 mois de prison avec sursis, en 1997, pour une histoire de favoritisme dans l’attribution de marchés publics. Exit donc Ayrault, si Hollande a une parole. Comme il hait Martine Aubry, qui le lui rend bien, il nous étonnerait que le scenario du Bobo Jocelyn, avec Marie Bory premier ministre, soit toujours d’actualité. La piste Strauss-Kahn ne paraissant pas encore à l’ordre du jour (humour), celle de Ségolène ne devrait pas avoir l’avoir de la nouvelle première dame de France, Valérie Trierweiler (humour), il ne nous surprendrait pas que l’ancien strauss-kahnien européiste Moscovici soit l’heureux élu. Mais l’avocat socialiste Jean-Pierre Mignard nous explique que depuis 2007, Ayrault aurait été amnistié, et menace donc de poursuites judiciaires ceux qui parlent de sa condamnation de 1997 !
Le double langage, dénoncé dans ce début d’article, paraît à son comble. Nous apprenons que demain, Hollande va célébrer, après la passation des pouvoirs, deux personnalités françaises, Marie Curie et Jules Ferry. Nous n’avons aucun problème avec ces deux noms, d’autant plus que notre journal s’était associé à Résistance Républicaine pour célébrer, le 4 septembre 2010, la naissance de la IIIe République, qui symbolise l’école publique, gratuite et obligatoire, qu’incarne le second. Mais Jules Ferry est aussi celui qui a osé prononcer, en juillet 1885, ces paroles qui lui vaudraient la prison aujourd’hui : « Les races supérieures ont un devoir sur les races inférieures », suscitant l’ire de Clémenceau, notamment. Hollande veut supprimer le mot « race » de la constitution, mais va célébrer Jules Ferry, tout en nommant, selon certaines rumeurs, l’ineffable Sopo, ou Christiane Taubira, dans un ministère de l’Egalité consacré aux droits de l’homme ! Le premier nie le racisme anti-blanc, la deuxième l’esclavagisme des arabo-musulmans contre les Noirs, mais exige la repentance des Européens ! Quelle clarté dans le message de François Hollande !
Pour la composition du gouvernement, là encore, nous allons regarder de très près si le scenario catastrophe du Bobo Jocelyn, avec, outre Sopo, toute la galerie des bobos de gôche exécrés du peuple, mais devenus ministres, devient une réalité. Le nouveau président a donc affirmé qu’on respecterait la parité, dans ce gouvernement, sans la moindre faille. Donc, cela sera moitié-moitié. Quitte à heurter certaines amies féministes, nous pensons que c’est la compétence qui doit être déterminante, et non le sexe. Si une femme est plus compétente qu’un homme, tant pis pour elle, cela sera l’homme, stricte égalité oblige ! Nous allons donc regarder là encore avec un grand intérêt comme on va concilier la parité, première forme de discrimination positive, comme le disait Elisabeth Badinter, les grands équilibres entre courants du Parti socialiste, quels vont être les illuminés Verts qui vont devenir ministres, entre les Thénardier (Duflot-Placé), Efa Choly, Mamère ou Voynet… Nous regarderons s’il osera nommer ministre son ancienne porte-parole, Najet Belkacem, qui a la double nationalité, et roule également pour le roi du Maroc.
Nous aurons un sourire si un camarade communiste devient ministre d’un gouvernement socialiste et européiste, alors que Mélenchon a affirmé qu’il n’irait pas à la soupe chez Hollandréou, lui ! Nous allons naturellement regarder si la diversité sera représentée avec le poids qui est le sien, s’il n’y aura pas d’injustice dans la diversité de la diversité, si les anti-racistes auront leur ministre, si le Syndicat de la Magistrature sera récompensé de son soutien en ayant le ministère de la Justice, s’il n’y aura pas trop d’hétérosexuels dans ce gouvernement, ce qui serait discriminatoire pour les homosexuels, si les handicapés auront leur place, sans oublier les rouquins, les gros, les maigres et les transsexuels.
Voilà en effet des années que les socialistes, mais aussi toute la gauche, ont caressé dans le sens du poil toutes les revendications communautaristes des minorités, tous les droits à la différence, oubliant l’égalité républicaine. A présent, François Hollande est au pied du mur, et il va forcément faire des déçus, en faisant une chose qu’il déteste, et n’a jamais su faire quand il dirigeait le Parti socialiste : des choix clairs.
Espérons pour lui qu’il s’en tirera mieux que l’imitation désopilante que fait de lui Michel Guidoni, entre les deux tours de la présidentielle !
[dailymotion xqgyxy]
http://www.dailymotion.com/video/xqgyxy_michel-guidoni-trop-fort-imite-francois-hollande-dans-la-revue-de-presse-du-23-04-2012_fun
Mais une chose est certaine : Hollande a été mal élu, il a davantage bénéficié du rejet de Sarkozy que d’une forte adhésion des Français à son discours et à sa personne, nos compatriotes ont très mal supporté les drapeaux étrangers de la Bastille, ils savent qu’il doit son élection aux musulmans, il va devoir faire face à l’impatience sociale et il va subir un baptême du feu européen difficile.
Pour la première fois, un président a été élu avec moins de 50 % des votants, à cause de 6 % d’électeurs qui ont voté blanc. S’il perdait les législatives, ce serait une autre première, dans l’histoire de la cinquième République où il est de tradition qu’au lendemain d’une présidentielle, les électeurs donnent une majorité au nouveau président. C’est pourtant tout-à-fait envisageable…
LES RENDEZ-VOUS DE RL
Mardi 15 mai, à 22 heures 50
Alain Dubos sera sur le plateau de France O, sur le thème : le rapport d’Amnesty International, les musulmans sont-ils discriminés en France ?
Mardi 15 mai, à 23 h 10
Documentaire sur France 2, Emission « Et la laïcité dans tout ça ? »
Pierre Cassen et Christine Tasin feront partie des personnalités interviewées par la réalisatrice Philomène Esposito.
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