Marine Le Pen : stop ou encore ?

Curieusement, en ce week-end pascal qui marque le début du troisième confinement, la question de la pertinence de la candidature de Marine Le Pen revient à travers deux vidéos-chocs.

Dans cette émission intitulée « Le soleil se lève », animée par de jeunes communautaires parisiens, le thème est sans ambiguïté : « Le procès de Marine Le Pen ». Pendant quarante-cinq minutes, quatre débatteurs, et les animateurs de l’émission, débattent sans le moindre tabou sur la présidente du Rassemblement national.

D’entrée, le ton est donné, c’est à un véritable réquisitoire contre Marine auquel se livre Lucien Lachance, qui écrit de temps en temps pour notre site. Les propos sont vifs, terribles, parfois violents, contre la présidente du RN. Deux des quatre débatteurs, Thomas Joly et Thomas Ferrier, sont totalement sur cette ligne, estimant la fille de Jean-Marie nuisible à la cause patriote et nationale.

Il se trouve qu’une jeune femme, Epona, et notre fondateur, Pierre Cassen, invité par les organisateurs, se montrent plus nuancés, sans cacher par ailleurs l’ensemble des désaccords qui les opposent à Marine. Mais sans la moindre ambiguïté, Pierre explique que, bien que souhaitant une autre candidature, plus représentative de ses convictions, s’il s’avérait que Marine est la meilleure chance pour battre Macron, alors, sans illusion, mais sans hésitation, il appellerait à voter pour elle.

Dans une autre vidéo, Christine Tasin se livre à un réquisitoire tout aussi violent que ceux des deux Thomas, même s’ils peuvent se situer sur d’autres axes. Sa vidéo, sans concession, s’intitule : « Pas la peine de démissionner, Marine, tu n’es plus celle qui peut nous mener à la victoire ».

Le courroux de la présidente de Résistance républicaine s’explique par le fait qu’elle juge manipulatoire la position de Marine Le Pen, qui va se faire adouber par son parti comme candidate du RN, pour en démissionner tout de suite après, afin de paraître la présidente de tous les Français. Manifestement, pour Christine, la ficelle ne passe pas.

C’est d’autant plus révélateur que longtemps, dans le camp patriote, Christine, qui n’a jamais caché ses sympathies pour Florian Philippot, est apparue comme une avocate inconditionnelle de Marine Le Pen, pourfendant souvent avec virulence ceux qui osaient remettre en cause sa légitimité à représenter les patriotes en 2022. Et puis, plusieurs prises de position successives, et notamment ses déclarations sur la crise sanitaire, ont fini par creuser entre elle et Marine un fossé qui s’élargit de plus en plus.

Bien évidemment, à un an de l’élection présidentielle, notre site est forcément interpellé par cette question. Des candidats comme Nicolas Dupont-Aignan, Jean-Frédéric Poisson, François Asselineau ou le général Martinez ont annoncé leur volonté de postuler à la présidentielle. Nous avons avec eux d’excellents rapports, sauf avec le président de l’UPR. Nous les avons déjà interviewés, nous apprécions souvent leur discours, et le fait qu’ils font partie des rares hommes politiques à s’opposer à la dictature sanitaire. Mais avec toute l’estime qui leur est due, chacun sait qu’il serait étonnant qu’ils puissent mener à terme leur candidature, et encore davantage qu’ils puissent menacer Emmanuel Macron, ou le candidat que la clique mondialiste aura choisi.

Et puis il y a deux autres candidats potentiels, Florian Philippot et Éric Zemmour. Commençons par le président des « Patriotes ». Nombre de contributeurs de Riposte Laïque n’avaient pas la plus grande sympathie pour lui, au temps où il était le numéro deux du Front national, et où il tenait la boutique, avec l’aval total de Marine. Inutile d’insister trop sur ce qui, à l’époque, nous éloignait de lui. L’essentiel est que, sur la crise sanitaire, nous avons trouvé, grâce à lui, le chef de la Résistance, dans le monde politique et la mouvance patriote, le seul qui ose proposer, depuis un an, une vraie alternative à la politique de ceux qu’il appelle les Covidistes, les Enfermistes, et que nous appelons les confineurs et les vaccineurs fous. D’autre part, sur la question de l’Union européenne, il est le seul, avec François Asselineau, à avoir une position souverainiste claire, et à militer pour la sortie de l’Union européenne. Nous ignorons si Florian a l’intention d’utiliser la sympathie qu’il suscite chez de nombreux Français pour postuler à la présidentielle, mais il est redevenu un pion capital de la famille patriote.

Et puis il y a Éric. Comme Florian, il n’a pas encore annoncé sa volonté de se présenter, mais il n’a jamais dit un « non » catégorique à ceux qui le sollicitaient, loin de là. Le chroniqueur de « Face à l’Info », encore davantage après son débat avec Manuel Valls, incarne un amour de la France, de son histoire, de sa culture, de sa civilisation, qui rend fiers de notre pays tous ceux qui l’écoutent, tous les soirs, sur CNews. Nul doute qu’il est le meilleur débatteur de notre camp, et qu’il incarne une vision de la France aux antipodes de celle des mondialistes. Sur des questions comme l’islam, l’invasion migratoire, la remigration, les origines chrétiennes de notre pays, l’identité, les lois liberticides, et bien d’autres sujets, il tient des propos que nombre de militants du Rassemblement national aimeraient entendre chez leurs dirigeants.

Mais nul ne sait si Florian ou Éric seront candidats, et si leur candidature n’empêcherait pas Marine, ou le candidat désigné par le RN, d’être présent au deuxième tour. Mais il est certain que toutes ces candidatures, exprimées ou potentielles, qui s’affirment, alors que les sondages officiels donnent des chances à Marine Le Pen pour battre Macron au deuxième tour, expriment un fait incontournable : la présidente du RN, dans une situation où le péril mondialiste menace l’existence de notre pays, est très loin de faire l’unanimité dans notre camp, y compris dans son parti. On sait que les départs y sont très nombreux, qu’ils soient volontaires, comme celui de Jean Messiha, ou forcés, comme nombre d’autres cadres accusés de trop bien aimer Marion Maréchal, sa nièce.

Il ne s’est pas passé une seule élection, depuis 1988, sans que notre camp ne soit représenté par un Le Pen, qu’il s’appelle Jean-Marie ou Marine. Un nom qui a été diabolisé depuis cinquante ans, souvent de façon scandaleuse et malhonnête, mais cela laisse forcément des traces ; surtout quand, en outre, la fille a renié le père, et tout ce qu’était le parti qui lui a été légué.

Marine postule pour la troisième fois. Certains disent que c’est le combat de trop, mais d’autres affirment que Mitterrand ou Chirac ont été élus à l’Elysée lors de leur troisième tentative.

Dans ce contexte, quelle doit être la ligne de Riposte Laïque ? Bien évidemment, et d’abord, quotidiennement, continuer à montrer du doigt et à dénoncer les mondialistes, ceux qui nous imposent l’invasion migratoire, l’islamisation de notre pays, la tyrannie écologique et la dictature sanitaire. Informer nos compatriotes, encore et encore.

Et puis, permettre le débat sur la question de la légitimité et de l’efficacité. Qui serait le meilleur candidat, et Marine est-elle vraiment celle qui a le plus de chances de battre Macron et les mondialistes ? Nous considérons que ce débat n’est pas définitivement tranché. Et, à partir de là, nous nous ferons un honneur de permettre la discussion libre la plus large, dans nos colonnes, dans un esprit amical et rassembleur, évitant les anathèmes inutiles et destructeurs pour notre camp.

Une fois que les choses s’éclairciront, par contre, nous mettrons de côté, comme nous l’avions déjà fait en 2017, toute question qui risquerait d’affaiblir notre camp et ses chances de victoire. Nous ne publierons donc plus d’articles hostiles, à ce moment, aux candidats de la cause patriote, quoi que nous pensions par ailleurs de certaines de leurs déclarations ou de leurs positions.

Car plus que jamais, l’ennemi, ce ne sont pas Marine, Éric, Florian, Nicolas, Jean-Frédéric ou Antoine ; l’ennemi, c’est Macron, le fossoyeur de la France. Ou celui que les mondialistes enverront au feu, si le Président sortant, tel Hollande, était trop cramé par sa politique menée pour pouvoir postuler à un nouveau mandat. L’ennemi, c’est l’ensemble de la gauche mondialiste, immigrationniste et islamo-collabo, qu’elle ait le visage d’un Mélenchon, d’un Jadot ou d’un autre écolo dingo, des communistes, des socialistes ou des gauchistes. L’ennemi, c’est aussi la fausse droite incarnée jusqu’à la caricature par un Xavier Bertrand ou une Valérie Pécresse.

Donc, en 2022, quoi qu’il arrive, il faudra l’unité de tout le camp patriote, et s’unir devant la meilleure candidature. Car il est hors de question, même avec les meilleurs alibis stratégiques, de jouer contre notre camp !

Mais nous ne sommes pas encore en 2022, et donc la parole libre demeure sur la pertinence de toutes les candidatures qui se veulent au service de la France…

En attendant, joyeuses fêtes de Pâques à tous les Français.

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