
Naturellement, les plumitifs de Libération ne peuvent que se réjouir du spectacle auquel ils ont assisté, ce samedi 29 avril, à Saint-Brevin.
Alors que le 25 février, les drapeaux de Reconquête flottaient par dizaines sur le rassemblement contre le Cada, deux mois plus tard, et notre site l’avait fait remarquer dès le soir même, plus un seul drapeau de Reconquête n’était visible sur le rassemblement.
https://ripostelaique.com/saint-brevin-350-manifestants-et-pas-un-drapeau-reconquete.html
Allant plus loin, quelques jours plus tard, dans un long article, notre contributrice Rose Martin, très présente dans les rassemblements, ciblait le rôle de Damien Rieu dans cette politique nouvelle, qui s’apparente à de la dédiabolisation, menée par Reconquête.
À notre avis, cet article est injuste contre Damien Rieu, car il ne peut être porté comme seul responsable de cette stratégie, même si, probablement parce qu’il est à présent responsable des actions de terrain de Reconquête, il a sans doute eu une influence décisive.
Tous les militants de la mouvance patriote constatent que sur le terrain, la gauche institutionnelle, qu’elle soit politique, associative ou syndicale, est au coude-à-coude avec les antifas ou autres Blacks Blocs pour attaquer Jordan Bardella à Rennes, les rassemblements de Callac, Saint-Brevin ou Bélâbre, et toutes les initiatives de Reconquête, que cela soit des meetings ou des signatures de livres d’Éric Zemmour. C’est ce que Léon Trotski appelait le Front Unique Ouvrier dans les années 1930, sauf que, à présent, à gauche, il n’y a plus d’ouvriers, abandonnés sur l’autel des minorités suite à la stratégie Terra Nova.
Dans le même temps, le Rassemblement national – d’où vient Damien Rieu – a décidé d’éradiquer Reconquête par tous les moyens. C’est une obsession, une priorité quotidienne chez Marine Le Pen et son équipe. Ils veulent être la seule alternative patriote à Macron, qui n’a pas l’air très hostile à cette perspective. Donc, ils interdisent à leurs militants de participer à tout rassemblement où des adhérents de Reconquête seraient présents. Ce qui ne les empêche pas, toute honte bue, de revendiquer la victoire de Callac, alors que leur absence était aveuglante. Pire encore, ils montent leurs propres collectifs dans les villages où déjà des militants se sont regroupés pour s’opposer à l’invasion migratoire, pour ne rien avoir à faire avec ceux du parti d’Éric Zemmour. À Beyssenac, il y a même eu, de manière grotesque, hélas, des échanges de coups, les militants de R! n’acceptant pas de se laisser bousculer par ceux du RN !
C’était justement la force de Reconquête d’accepter d’abord de soutenir les collectifs locaux qui menaient la lutte contre l’implantation de clandestins dans leurs villages – rappelons que les partis ne sont là qu’en soutien, et pas comme organisateurs – mais en outre de le faire sans le moindre sectarisme, conscients que dans la situation actuelle, et la difficulté de mobiliser les Français sur le terrain, l’heure n’était pas à la frilosité, mais à l’efficacité. Et les drapeaux et banderoles de Reconquête étaient largement majoritaires dans les rassemblements, preuve que la formidable campagne d’Eric Zemmour avait porté ses fruits.
À Callac, et lors des premiers rassemblements de Saint-Brevin, c’est ce qui s’est passé. Or, de manière très claire, et Libération paraît s’en réjouir, un changement de ligne a eu lieu à la direction de Reconquête, qui s’apparente à la dédiabolisation impulsée par Marine Le Pen, dès le lendemain de son arrivée à la tête du Rassemblement national.
Certes, personne ne demande à la direction de Reconquête de multiplier les connivences avec des groupuscules qui pourraient nuire à son image. Personne ne demande à Eric Zemmour de faire un meeting commun avec Alain Escada ou Thomas Joly, même si, en Italie, Matteo Salvini et Girogia Meloni étaient moins frileux avec Casapound, qui se revendique de l’héritage social de Mussolini. Mais la majorité des adhérents de ce parti ont adhéré parce qu’Éric Zemmour assumait ses propos, ne reculait jamais devant l’adversité, et savait expliquer le combat essentiel de la France : le refus de l’invasion migratoire et de l’islamisation de notre pays. Et ce combat, vital, ne peut se mener que dans l’unité de tous les patriotes, sans la moindre exclusive. Or, sous l’impulsion de Damien Rieu, mais pas seulement lui, la direction de Reconquête parait décidée à conditionner sa participation aux prochains rassemblements contre les Cada au fait que les organisateurs devraient faire le ménage parmi les participants. C’est le chantage, ignoble, qu’ont subi de la part de Damien Rieu les organisateurs de Saint-Brevin. Et comme ceux-ci ont refusé ses diktats, des coups de téléphone ont dissuadé les militants de R! de venir soutenir les militants du collectif de Préservation de la Pierre Attelée.
C’est une stratégie perdante, car la direction de Reconquête affaiblit, par peur de la diabolisation, des mobilisations dont l’objet correspond totalement à la priorité énoncée par Eric Zemmour. Que veulent-ils ? Etre les seuls sur le terrain ? Dans ce cas, ils ne vont pas se retrouver nombreux, pour le plus grand bonheur de ceux qui veulent détruire la France, et imposer l’Afrique à nos campagnes.
D’où la question, incontournable : à quoi sert le parti Reconquête s’il se dédiabolise ? La direction croit-elle qu’elle va amadouer les planches pourries de LR en édulcorant son discours et en faisant le ménage dans l’environnement patriote ?
Rappelons qu’Éric Zemmour s’était pourtant félicité de la victoire de Callac, et l’avait attribuée aux militants locaux de Reconquête qui, eux, acceptaient de travailler avec tout le monde. Et, hélas, malgré toutes ces précautions, l’ancien journaliste sera quand même qualifié de « nazi », ce lundi soir, au Mans, par toute la gauche, main dans la main avec les antifas, qui ont décidé d’encercler le restaurant où il doit dédicacer son dernier livre.
Donc, la dédiabolisation de Reconquête ne sert à rien, au contraire, elle dessert le parti d’Eric Zemmour. Comme le disait Eric Mauvoisin, évincé de son poste de secrétaire fédéral de Vendée, « A quoi bon se dédiaboliser quand on pèse 4 % ? ». Un autre participant, Roland Hélie, précisait lui au journaliste de Libération : «J’ai l’impression qu’ils transposent l’éternelle quête de dédiabolisation du RN. C’est dommage car leur intérêt était d’apparaître comme une force au-dessus des mises à l’index…»
C’est comme si Riposte Laïque se mettait à ne plus critiquer l’islam et imitait Boulevard Voltaire et Causeur, sites par ailleurs excellents, mais au ton bien plus édulcoré que le nôtre, pour rentrer dans le moule et croire éviter les procès qui, de toutes façons, tomberont quand même, et la mise au rencart de notre site. Cela serait également une stratégie perdante, il faut rester ce que l’on est et ce qu’on incarne.
Souvenons-nous du dicton d’un grand révolutionnaire : « Quiconque accepte les règles de l’ennemi jamais ne gagnera la guerre ».
Soyez le premier à commenter